dimanche 3 avril 2016

La belle histoire de l’Osmie rousse et de sa cousine, l’Osmie cornue.

En ce début de printemps, règne dans le jardin une animation surprenante. Ça volète, ça bourdonne, de petites bombes rousses s’engouffrent dans une excavation humide et s’en échappent à tire-d’aile. Un va-et-vient incessant de très jolies abeilles à la robe de velours couleur de feu. Manifestement, elles s’activent à construire un nid souterrain.
Erreur monumentale de ma part ! Heureusement je connais leur nom, et je n’ai plus qu’à avoir recours à Wikipédia pour mener l’enquête. Merci, très cher Wikipédia !

 

Ce n’est pas un nid qui se bâtit là ! C’est d’une carrière qu’il s’agit. Carrière d’argile bien grasse et humide que ces femelles diligentes vont grignoter, rassembler en une petite pelote pas plus grosse qu’une tête d’épingle et transporter...devinez où ? Dans l’hôtel pour insectes que Pascale leur a aménagé il y a deux ans déjà. Certaines d’entre elles ont choisi une tige creuse de roseau pour y faire naître leur descendance.
 
 

Patiemment, elles aménagent une logette au fond du tube, l’approvisionne d’un pain de pollen et de nectar qu’elles ont récolté sur les premières fleurs printanières. Comprenez l’utilité des soies qui recouvrent leur abdomen. Le pollen s’y agglutine naturellement.

Aménagement des logettes
Ensuite, elles pondent un œuf unique sur cette appétissante réserve alimentaire et bâtissent une cloison d’argile.... qui vient d’où ? De la carrière creusée dans les labours de l’automne pardi !
Et elles recommencent : la pâtée, l’œuf, la cloison. A chaque œuf son studio. 5, ou 6 œufs jusqu’à l’entrée du tube qu’elles maçonnent soigneusement.
Les œufs écloront, dévoreront le riche pollen et à la fin de l’été, lorsque leur transformation sera complète, les insectes entreront en repos dans leur cocon jusqu’au printemps. En mars, une nouvelle génération s’envolera pour le vol nuptial. Ainsi va la vie ...

L’Osmie(que ce soit la rousse ou la cornue) se plait à la ville. Les dérangements et destructions causés par les engins agricoles peu soucieux de l’activité de ces minuscules insectes y sont moins à craindre. Nos jardins citadins sont parfaits pour elle.
Si nous pouvons savourer pommes, prunes et autres cerises, c’est en partie grâce à leur travail. Alors que les apiculteurs tirent la sonnette d’alarme quant à la disparition de leurs « mouches à miel », protégeons plus que jamais les Osmies.

NB. Les Osmies sont des abeilles sauvages solitaires :
Abeille : l’abeille se nourrit du nectar des fleurs, la guêpe a un régime plus varié. Souvenez-vous : dans la chaleur du mois d’août, elle s’acharne sur votre saucisse au barbecue
Sauvage parce qu’elle n’est pas domestiquée.
Solitaire car, à l’inverse de l’abeille domestique, elle ne vit pas en colonie.

Hélène Havaux

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