En
ce début de printemps, règne dans le jardin une animation
surprenante. Ça volète, ça bourdonne, de petites bombes rousses
s’engouffrent dans une excavation humide et s’en échappent à
tire-d’aile. Un va-et-vient incessant de très jolies abeilles à
la robe de velours couleur de feu. Manifestement, elles s’activent
à construire un nid souterrain.
Erreur
monumentale de ma part ! Heureusement je connais leur nom,
et je n’ai plus qu’à avoir recours à Wikipédia pour mener
l’enquête. Merci, très cher Wikipédia !
Ce
n’est pas un nid qui se bâtit là ! C’est d’une carrière
qu’il s’agit. Carrière d’argile bien grasse et humide que ces
femelles diligentes vont grignoter, rassembler en une petite pelote
pas plus grosse qu’une tête d’épingle et transporter...devinez
où ? Dans l’hôtel pour insectes que Pascale leur a aménagé
il y a deux ans déjà. Certaines d’entre elles ont choisi une tige
creuse de roseau pour y faire naître leur descendance.
Patiemment,
elles aménagent une logette au fond du tube, l’approvisionne d’un
pain de pollen et de nectar qu’elles ont récolté sur les
premières fleurs printanières. Comprenez l’utilité des soies qui
recouvrent leur abdomen. Le pollen s’y agglutine naturellement.
![]() |
| Aménagement des logettes |
Et
elles recommencent : la pâtée, l’œuf, la cloison. A chaque
œuf son studio. 5, ou 6 œufs jusqu’à l’entrée du tube
qu’elles maçonnent soigneusement.
Les
œufs écloront, dévoreront le riche pollen et à la fin de l’été,
lorsque leur transformation sera complète, les insectes entreront en
repos dans leur cocon jusqu’au printemps. En mars, une nouvelle
génération s’envolera pour le vol nuptial. Ainsi va la vie ...
L’Osmie(que
ce soit la rousse ou la cornue) se plait à la ville. Les dérangements
et destructions causés par les engins agricoles peu soucieux de
l’activité de ces minuscules insectes y sont moins à craindre.
Nos jardins citadins sont parfaits pour elle.
Si
nous pouvons savourer pommes, prunes et autres cerises, c’est en
partie grâce à leur travail. Alors que les apiculteurs tirent la
sonnette d’alarme quant à la disparition de leurs « mouches
à miel », protégeons plus que jamais les Osmies.
NB.
Les Osmies sont des abeilles
sauvages solitaires :
Abeille :
l’abeille se nourrit du nectar des fleurs, la guêpe a un régime
plus varié. Souvenez-vous : dans la chaleur du mois d’août,
elle s’acharne sur votre saucisse au barbecue
Sauvage
parce qu’elle n’est pas domestiquée.
Solitaire
car, à l’inverse de l’abeille domestique, elle ne vit pas en
colonie.
Hélène
Havaux


Aucun commentaire:
La publication de nouveaux commentaires n'est pas autorisée.